Archives quotidiennes : octobre 3, 2013

« Et moi, j’suis qui ? – Monroe. »

Attention, on ne s’arrête plus. Après l’échec Woody Allen, il fallait renouer avec les salles obscures. Cette fois, je n’ai pas choisi (comme ça j’ai moins de remords si le film est nul). Bref, il a choisi d’aller voir…

Alabama-Monroe

Alabama Monroe, Felix Van Groeningen, Drame, 1h49 (2013)

Didier et Elise vivent une passionnante histoire d’amour sur fond d’american dream en Belgique. Elle est tatoueuse, lui est joueur de banjo dans un groupe de bluegrass. De leur amour naît une petite Maybelle. Dès le début du film on l’apprend, Maybelle à 7ans et un cancer. Alabama Monroe est ce récit décousu autour de ce drame intime. La narration se veut fuyante, alternant flash-back, temps présent et flash-forward pour le plus grand plaisir du spectateur.

La beauté du film vient sans doute de deux choses :
Incontestablement, la musique y est pour beaucoup. Un film qui reprend la moitié de la BO de O Brother sera toujours pour moi un chef d’oeuvre. La country, ou plutôt la bluegrass imprègne la vie du couple jusqu’aux moments les plus intimes, qu’ils soient heureux ou douloureux. Elle accompagne donc également le spectateur dans cette fiction qui prend aux tripes…
Oui, parce que si le film est beau, c’est aussi parce qu’il est formidablement violent. Evidemment, les évènements qu’ils vivent ne sont pas les plus simples, mais la véritable violence se trouve dans leurs réactions. D’abord silencieuses, puis déchirantes, pour finir désespérées… Et nous, en tant que spectateur, on est obligé de suivre même si on aimerait bien que ça cesse.

J’émets cependant une réserve, surtout par rapport au film précédent de F. Van Groeningen; l’excellent La Merditude des choses. En effet, Alabama Monroe est très efficace, l’effet escompté est bien présent, le spectateur ne peut guère s’empêcher d’aller dans le sens du film… Peut-être se sent-il alors un peu coincé dans une fiction de l’intime où il ne trouve pas forcément sa place. Loin d’être voyeur, il ne serait plus que voyant dans l’incapacité de faire quoique ce soit…

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Il va sans dire qu’Alabama Monroe reste un excellent film qui interroge de nombreuses choses. L’intime, le politique et la politique, la science, la religion, la société contemporaine, l’émotion…

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